Rien n’exige plus d’attention et d’exactitude que les registres publics, j’ai cru que les curés mes successeurs ne trouveront point mauvais que je leur marque ici l’usage qu’il convient pratiquer à cet égard dans cette église.
1° Depuis longtemps l’on est en coutume de tenir un cahier brouillard des actes tant de baptêmes que de sépultures lequel restant à la sacristie est posé sur le maître autel où avant de dire l’Évangile de Saint-Jean sur les baptisés, l’on inscrit l’acte de baptême qui vient de se faire, cette pratique est d’autant plus nécessaire que souvent les parrains et marraines, ou la mère sage, ne donnent pas bien exactement les noms des pères et mères des baptisés, donnant quelques fois les surnoms au lieu des véritables noms de famille, ce que l’on a le temps de […] et de parifier avec le registre des familles lorsqu’au bout de chaque mois on les rapporte dans le vrai registre.
2° Il convient autant qu’on le peut de marquer le jour et l’heure de la naissance, cette précaution se trouvant quelques fois nécessaire pour connaître le temps de majorité, quelques fois encore pour le droit de succession.
3° Il convient et est même nécessaire de marquer le village soit le hameau où habitent les pères et mères des baptisés, à cause de la conformité des noms de famille, qui souvent ne se distinguent que par l’habitation.
4° Il est essentiel que le curé signe chaque acte et non pas simplement au bas de chaque page ainsi qu’on l’a pratiqué autrefois, aussi selon la règle des registres de baptêmes les parrains et marraines doivent en signer l’acte ce qu’on n’observe pas parce que la plupart sont illettrés, à plus forte raison le curé doit il le signer.
5° Le Révérend curé et son vicaire doivent prendre la précaution en donnant le nom au baptisé, de s’informer s’il n’y en a point d’autre du même père qui porte déjà le nom qu’on lui veut donner, afin que s’il s’en trouve déjà un du même nom il lui en donne un autre pour éviter une confusion qui dans la suite peut avoir des fâcheuses conséquences.
6° L’usage est établi dans cette paroisse comme dans la plupart des autres que la marraine fournit un mouchoir à mettre sur la tête du baptisé en forme de robe baptismale et le mouchoir reste au curé qui doit en prendre soin de maintenir l’usage.
7° Il convient d’écrire toujours tout au long les dates du jour du mois et de l’année pour éviter les altérations si faciles à faire dans les chiffres, et cela particulièrement à cause des extraits qui le plus souvent sont portés hors du pays.
8° Il convient de décrire les noms et baptêmes des enfants illégitimes d’une manière qui soit telle que lorsqu’il s’agira dans la suite de lever leurs extraits de baptêmes, tel acte ne soit capable de leur faire tort.
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