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Le prêtre insermenté décrit son exil


L’an mille sept cent quatre-vingt-seize et le trente-et-un du mois d’octobre j’ai par l’autorité de Monsieur le grand-vicaire DUBOULOZ réconcilié l’église et cimetière de cette paroisse où le service catholique ne s’était pas fait depuis le 24 février 1793 temps où les commissaires de la Convention nationale exigèrent le serment schismatique de tous les évêques et prêtres religieux et religieuses de la Savoie.

Comme presque tous les prêtres de ce diocèse religieux et religieuses refusèrent constamment de souscrire et obéir à une loi qui les chassait eux et leurs brebis de la vraie Église ; Le culte catholique romain fut aboli en Savoie comme il l’avait été un an auparavant dans toute la France. La majorité des prêtres alla chercher un asile ou en Suisse, ou en Valais, ou enfin en Piémont. #

Moi même je passai d’abord en Piémont où j’y ai séjourné depuis le 25 février 1793 jour de mon départ jusqu’au 3 septembre 1795 que je revins. Je restai avant que de venir ici un peu en Valais et partie dans les montagnes d’Abondance d’où je m’acheminai jusqu’ici le 12 décembre 1795. Pendant onze mois qui se sont écoulés jusqu’à l’époque de la réconciliation de l’église j’ai voltigé par la paroisse et par les paroisses voisines exerçant le saint ministère en cachette comme on pouvait exposer continuellement pour la vie ; sans maison, en buttes à toutes les intempéries.

Digne successeurs de notre travail souvenez-vous de moi à l’autel.
Bonne ; 21 novembre 1796. MAGNON curé […]

# Pendant mon absence et deux mois après mon départ on mit ici un curé intrus nommé […] chassé autrefois de France pour ses crimes. Ce malheureux qui ne trouva aucune confiance dans le peuple qui […] le reçut qu’à force ouverte cet homme de péché l’on nomma ces abominations […] faisant l’épouvantable […] apostasie.


Généalogie Anecdotes Bonne 1796 Révolution Exil

Bonne, Haute-Savoie, France

31/10/1796

Archives Départementales de Haute-Savoie

Registre : 1 J 3180 | Vue : 2

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