Procès verbal de l’assemblée des habitants

L’an mille sept cent vingt-et-un et le septième septembre après midi personnes établies Messieurs le curé, vicaire, consul et principaux habitants de la paroisse de Javols soussignés, ou ont fait mention de ne savoir ci-dessous, assemblés en conséquence de la lettre de Monsieur le syndic de Gévaudan, écrite en forme d’ordre de la part de Monseigneur l’évêque de Mende, et de Messieurs les commissaires établis par la suite pour le gouvernement des affaires du diocèse datée du vingt-neuvième août mille sept cent vingt-et-un à ce que notre paroisse soit tenue de faire la garde nécessaire pour sa conservation et celle de ses voisins

Sur quoi a été délibéré de la manière qui s’ensuit, et pour prévenir le mal qui nous menace et faire en sorte de mettre le Seigneur de notre garde, sans la veille duquel, il est impossible de se conserver, notre communauté fait voeu de faire dire une grande messe la veille de Saint-Gervais et […] patron de notre sainte paroisse il sera fait comme oraison de Saint-Roch et de même tout sera fait à l’abstinence et jeûne du quel voeu Monsieur le curé sera prié d’avertir les paroissiens de l’obligation qu’ils ont de jeûner le dimanche auparavant et pour cette année le jeûne et la messe sera dite vendredi prochain douze du courant.

Et pour fait de la garde a été arrêté que Monsieur le curé et vicaire Messieurs Jean Baptiste BLANQUET habitant de Javols Antoine GEBELIN consul de Volpillac et Antoine FLAVELION autre consul du village de la Bessière, de Jospeh BOCELET de l’Hermet François TROUVAILLES de Bessils Jean BOUQUET de Tiracols et François GIBELIN du CROS de Javols ; composeront le conseil de santé du présent lieu et paroisse et qui auront autorité pour faire juger régler et ordonner tout ce qu’ils jugeront à-propos pour la conservation des habitants de ladite paroisse, avec soumission de leur donner main forte dès leur premier commandement en tout ce qui peut servir pour faire défense dans ladite paroisse.

Et en conséquence que les gens de ladite paroisse feront garde aux endroits indiqués par les susdit Messieurs composant le bureau de santé qui feront un tableau […] ceux qui pourront faire la garde et patrouille jour par jour, et qui n’auront pour les faire rendre à leur porte qu’avertir le commissaire de chaque village et sous peine de l’amende ou prison qu’ils jugeront à-propos.

A été aussi délibéré que ceux qui auront reçu des personnes des lieux suspects ou s’y seront eux-même transportés sans avoir averti le bureau de santé seront mis en quarantaine dans une cabane et là sera fait défense d’en sortir à peine de la vie, et leur sera enjoint de faire déclaration des personnes et effets qu’ils peuvent avoir retirés et faute de se faire sur l’avis qui sera contre eux donne de la […] contre ces articles lesdits effets et meubles être brûlés et la maison si lesdits messieurs du bureau de santé le trouvent à-propos, et les personnes suspectes renvoyées dans les endroits infectés pour servir d’enterreur.

Auxquels articles sera ajouté que nul étranger ne pourra boire aux cabarets de la présente paroisse, sans que lesdits Messieurs du bureau de santé en aient eu connaissance et dès qu’il sera nuit jusqu’au jour les cabarets demeureront entièrement fermés pour toute sorte de gens et c’est sous peine contre les fautes de dix livres d’amende qui sera jugée sur le champ et rapportée à la bourse des pauvres de ladite paroisse et contre les fautes qu’ils recevront cinq livres d’amende applicable comme dessus.

Et au surplus parce qu’il peu arriver des cas extraordinaires la paroisse s’en remet absolument au bureau de santé.

Et voulant survenir à la nécessité de nos pauvres selon notre pouvoir a été délibéré qu’il sera emprunté six cents livres au nom de la paroisse par les Messieurs du bureau de santé pour être employé savoir cinq cents livres pour acheter du bled et les autres cent livres pour acheter du sel pour le tout être logé au grenier de ladite paroisse à la disposition de Monsieur le curé et autres Messieurs dudit bureau de santé, pour être par eux distribués pour l’utilité et urgente nécessité de la paroisse et pour la sureté du prêt qui nous sera fait de cette somme nous voulons qu’il en soit fait une rente à cinq pour cent jusqu’au paiement du principal et pour que cette rente soit régulièrement payée il a été délibéré que l’extrait de l’obligation dudit emprunt sera remis entre les mains du greffier consulaire afin que ladite rente de cinq pour cent soit imposée et relevée par les collecteurs de ladite paroisse, de même que les deniers Royaux à commencé l’année prochaine voulant que l’échéance du paiement soit toujours au premier quartier de la taille de chaque année.